Ébauche de réflexion sur les modèles économiques

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14 mai 2014 // Analyses, Économie

Toute personne qui a déjà pensé à monter son entreprise, ou tout simplement à se faire de l’argent de manière un peu officielle a forcément été confrontée à ce truc fabuleux que l’on appelle « modèle économique ». Pour ceux qui l’ignoreraient, le modèle économique c’est ce qui fait que votre système / boîte arrive à rapporter de l’argent plutôt que d’en perdre.

Cet article ne sera probablement pas joliment structuré mais je vous propose de réfléchir ensemble sur tous ces « trucs » gratuits dans le monde des nouvelles technos et que l’on peut convertir en argent.

LES SERVICESServices
Premier élément qui me vient à l’esprit c’est de toute évidence les services. Un service, pur et dur, ça ne coûte rien et ça se vend. Prenons l’exemple d’une femme de ménage (désolé j’ai rien de mieux sous la main). Son travail ne lui demande pas de produire quoi que ce soit. La valeur ajoutée de son travail pour le client, c’est le temps qu’elle permet d’économiser à la personne. Donc si on extrapole un peu à partir de cette image, on peut en arriver à se dire que toute personne rémunérée pour un travail ne demandant pas de matière première (autrement dit, tout le secteur tertiaire) ne vend son temps que pour en faire économiser aux autres.

LE TEMPS
On y revient toujours ! On en parlait déjà dans l’article sur le Freemium, et sur la monétisation de l’intangible. Plus que jamais, « le temps c’est de l’argent ». Enfin. Non, pas exactement. Le temps à l’origine ce n’est rien d’autre que du temps. C’est le fait que des gens soient près à payer pour gagner du temps qui rend le temps monetisable. Fondamentalement, le temps n’a jamais été et ne sera jamais de l’argent. Bref, fin de la parenthèse économico-temporelle.
En effet le temps, ça coûte rien et si on arrive à faire gagner du temps aux autres, ça rapporte beaucoup (d’argent hein!). L’exemple qu’on étudiait du Freemium avec les boosts payant est un peu particulier vu qu’ils ont réussi à construire un système entier ex-nihilo dans lequel on peut acheter du temps (et donc accélérer dans le temps).
Historiquement, tout ce qui va plus vite, offre le même service avec moins de temps d’attente, donc fait gagner du temps, a toujours rencontré un énorme succès. En vrac : le TGV, la stratégie commerciale d’Apple vantant chaque fois un appareil plus rapide, les processeurs,…
Mhhh quelque chose me chiffonne dans tout ça. Ne vendre QUE du temps serait suffisant ? Les économistes adorent parler de « Valeur ajoutée »… du coup on la retrouve où cette valeur ajoutée dans le temps ?

Connaissance

LA CONNAISSANCE
Eh oui, ça aussi ça se vend ! Un savoir-faire, une expertise, un coup de main, un talent,  appelez ça comme vous voulez. Le principe reste le même : une aptitude qu’ont certaines personnes à faire des actions données. Qu’il s’agisse de programmation informatique, de la réparation de tout objet technique, de conseils stratégiques pour une campagne de pub,… ce qui est vendu c’est une connaissance approfondie d’un sujet. Globalement c’est le principe même d’un CV. On vend ce qu’on est capable de faire et la « Valeur ajoutée » (ce que je peux détester cette expression) que l’on est capable d’apporter.
SAUF QUE la connaissance, le savoir-faire, comment ça s’acquiert ? Eh oui, avec du temps… donc un développeur qui conçoit un site pour son client, qu’est ce qu’il vend au final ? Il fait économiser au client le temps nécessaire pour apprendre les langages de programmation, il lui vend une connaissance pratique et des réflexes qu’il a lui même acquis avec
… LE TEMPS.

EN CONCLUSION
Cette conclusion ne sera que tristement partielle vue l’immensité du sujet auquel je viens de m’attaquer.
Ce qui ressort de ces quelques réflexions c’est tout de même que tout modèle économique, tout système qui arrive à faire de l’argent doit nécessairement s’appuyer sur quelque chose d’intangible. Services, connaissances, autres… si vous arrivez à faire économiser du temps à vos contemporains et que vous êtes parvenus à les convaincre qu’il est préférable que vous fassiez cette chose à leur place, alors… la richesse vous ouvre les bras !!!!

Sablier

Tempus Fugit

One Comment

  1. Bel article dont le focus sur deux pôles est anthropologiquement (ici histoire de l’Occident médiéval) fondé !
    En effet, deux choses que l’Eglise interdisait formellement de vendre et c’était déclaré fondamentalement hérétique :

    Le TEMPS et son « commerce » dans le prêt avec intérêt, prêt dit usuraire (l’usure ne signifiait pas abus mais usage et usure par le temps qui passe, ce fut le cas jusqu’au XIIème siècle). Activité interdite aux chrétiens qui risquaient la damnation éternelle avant l’invention astucieuse (début XII°) du purgatoire.

    Le SAVOIR car il était supposé être librement donné par Dieu à tous les humains. L’école n’est devenue payante que bien plus tard – pendant très longtemps on ne payait que le matériel ou l’hébergement MAIS pas l’enseignement fût-il dispensé par l’Eglise.

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